UNIPOP DE VILLE EN VILLE

L’Unipop de ville en ville est une sélection de rencontres de l’Unipop de Pessac (Histoire et Cinéma), retransmises en direct (en différé de manière exceptionnelle), et accompagnées de la projection d’un film. Les rencontres se déroulent sous forme de cours magistral (avec powerpoint, extraits…) ou d’entretien animé par un membre de l’équipe de Pessac.


TARIFS

Accès aux conférences et rencontres : abonnement annuel de 10€ – carte nominative

Accès aux films : 5€ pour les abonnés Unipop / Tarifs habituels pour les autres spectateurs


HORAIRES

Hors avant-première › 18h30 à 20h : Rencontre ♦ 20h à 20h30 : Pause avec possibilité de grignoter son en-cas dans le hall ♦ 20h30 : Film

Avant-première › 18h30 : Film ♦ Après la projection : Echange d’une durée d’environ 1h.


Télécharger : BULLETIN ADHÉSION 2023/2024PROGRAMME UNIPOP 2023/2024

Site web : Unipop de ville en ville



PROGRAMME SAISON 2023/2024

18 septembre, 18h30 : « Le Procès Goldman », avant-première, suivie de la rencontre avec le réalisateur Cédric Kahn

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« J’ai découvert Pierre Goldman il y a une quinzaine d’années par son livre, Souvenirs obscurs d’un Juif polonais né en France. Ce qui me saute aux yeux, ce n’est pas son innocence, c’est sa langue, extraordinaire. Son style, sa dialectique, sa pensée. Je me dis qu’il faut faire quelque chose de ce livre, au cinéma. Il me semble que la grande oeuvre de Goldman, c’est son acquittement, dont le livre est le catalyseur. La gauche de l’époque s’est emballée pour cet ouvrage, a organisé des comités de soutien, ce qui a créé un contexte très particulier au second procès. En-dehors de cela, la vie de Goldman, c’est une série d’échecs, de drames, de renoncements. J’écarte donc la piste d’un biopic et je me dis que le film à faire, c’est le procès. » Cédric Kahn, réalisateur (extrait du dossier de presse du film)

“Le réalisateur donne la parole à toute cette France des années 1970 : les avocats, les policiers, les Français de droite, de gauche… Une France coupée en deux, difficilement réconciliable. Les assises d’Amiens deviennent le théâtre d’affrontements entre ces deux France. Un lieu où s’exprime, non pas une, mais plusieurs vérités. Il en résulte un grand, un très grand film de procès qui résonne dans la France d’aujourd’hui. Une fiction aux allures de documentaire où l’on croise au côté de Pierre Goldman, accusé incontrôlable magnifiquement incarné par Arieh Worthalter, plusieurs avocats de renom”. Le Point


5 octobre, 18h30 : « Second Tour« , en avant-première, suivie de la rencontre avec le réalisateur Albert DUPONTEL.

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Albert Dupontel fait des films comme il s’exprime : avec sincérité et générosité, et ce mélange d’intelligence mordante et de candeur qui fonde son regard sur le monde et sa démarche de cinéaste. Son sillon personnel et décalé, et la cohérence singulière de sa filmographie, font de lui l’un des auteurs les plus intéressants du cinéma français contemporain. Punk, rêveur, franc-tireur, Albert Dupontel sait embarquer le public dans chacune de ses fantaisies tendres ou loufoques – des récits qui le placent souvent du côté des laissés pour compte, mais qui sont surtout au service du divertissement et de l’émotion. Sa quête le conduit sur les pas de Charlie Chaplin dont il admire l’élégance avec laquelle il savait marier rire et matière dramatique. Un alliage qui faisait déjà le succès d’Adieu les cons et qui renaît dans Second Tour, comédie aux accents poignants qui réintroduit de l’humanité dans l’arène politique. Le huitième long métrage d’Albert Dupontel donne l’occasion de revoir le trop rare Nicolas Marié, aux côtés de la grande Cécile de France, mais aussi du cinéaste lui-même qu’on a le plaisir de retrouver en première ligne. Un moment joyeux, touchant, atypique, portant la signature inimitable d’Albert Dupontel.

9 octobre, 18h30 : « L’enlèvement« , en avant-première suivie de la rencontre avec le réalisateur Marco BELLOCHIO.

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En 1965, Marco Bellocchio entrait avec « Les Poings dans les poches » par la grande porte de la maison cinéma, n’hésitant pas à bousculer les consciences et les règles établies. Depuis, il n’a jamais cessé de visiter des terrains engagés voire polémiques, s’attaquant aux injustices et aux abus de la politique et de l’Histoire. Avec son dernier film, qui a frappé les esprits au festival de Cannes, il s’en prend aux dogmes religieux qui peuvent conduire aux pires oppressions. Après près de 60 ans de carrière, Bellocchio n’a rien perdu de son énergie combative, osant une peinture sans concession des instances du Vatican. Le maestro offre à nouveau la preuve de son immense maîtrise des armes cinématographiques : sa mise en scène, magistrale, témoigne de l’empathie que le cinéaste porte à ses personnages, et est toute entière au service d’émotions d’une force sans égale. Des émotions qu’expriment aussi superbement les acteurs du film, à l’image de l’actrice interprétant la mère de l’enfant ou du tout jeune comédien lui-même, bouleversant. C’est en éclairant l’Histoire par le prisme de l’intime, en traduisant l’expérience douloureuse saisie à l’échelle individuelle, que le cinéma de Marco Bellocchio émeut, indigne et emporte. Une fresque prodigieuse et poignante.

30 octobre, 18h30 : Conférence “Histoire du Paris gastronomique” par Patrick Rambourg, suivie de la projection de « La Passion de Dodin Bouffant«  de Tran ANH HUNG, en avant-première.

La conférence

Paris joue un rôle primordial dans l’édification et le succès de la cuisine et de la gastronomie françaises. Les manières de manger et de cuisiner de la ville lumière sont longtemps la référence des élites françaises et internationales. Le modèle culinaire reste pour des siècles celui de Paris, qui, au fil du temps, devient la capitale de la gastronomie où toutes les cuisines se rencontrent. Ville des débats culinaires, on y voit la naissance du restaurant, l’apparition d’une nouvelle littérature gourmande, la création des « bouillons parisiens », l’émergence de nouvelles cuisines. Aujourd’hui s’y concentrent le plus grand nombre d’établissements étoilés du pays.

Historien, chercheur associé au Laboratoire ICT (Identités Cultures Territoires / EA 337) de l’Université Paris Cité, Patrick Rambourg consacre ses travaux à l’histoire des pratiques culinaires et alimentaires, à celle des représentations de la table et de la cuisine, aux métiers de bouche et au Paris gastronomique. Parmi ses nombreux écrits, il a notamment publié Histoire de la cuisine et de la gastronomie françaises (Perrin, 2010), L’Art et la Table (Citadelles & Mazenod, rééd. 2023) et une Histoire du Paris gastronomique du Moyen Âge à nos jours (Perrin, 2023).


18 novembre, 18h : Conférence « Les indiens Osages » par Marie-Claude Feltes-Strigler (en différé), suivie de la projection à 20h de « Killers of the Flower Moon«  de Martin SCORSESE.


23 novembre, 18h30 : « Rosalie« , en avant-première, suivie de la rencontre avec la réalisatrice Stéphanie DI GIUSTO, dans le cadre du Festival du Film d’Histoire.

Festival du Film d’Histoire
Projection en avant-première du film « Rosalie » suivie de la rencontre avec la réalisatrice Stéphanie di Giusto, dans le cadre de la Compétition fiction du 33ème Festival international du film d’histoire de Pessac.

7 décembre, 18h30 : « Bonnard, Pierre et Marthe« , en avant-première, suivi de la rencontre avec le réalisateur Martin PROVOST & Cyrille SCIAMA, directeur du Musée des Impressionnistes de Giverny.

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Martin Provost conjugue son goût pour la comédie (Sage Femme) et pour les études sur la création et les artistes (SéraphineViolette) dans ce biopic qui ouvre la porte de l’intimité d’un peintre et de sa compagne. Reconstituant, avec un oeil émerveillé, appliqué et généreux, les décors de la vie du couple – de la chambre-atelier à la maison champêtre des bords de Seine, jusqu’aux salons feutrés du Paris intellectuel de la fin de siècle – le réalisateur enivre avec ce tourbillon artistique et sensuel. Portrait d’un couple, chronique joyeuse et mélancolique des jeux de l’amour, réflexion sur les idéaux de la vie d’artiste, évocation d’une époque et de ses grandes figures artistiques, le film offre surtout un accès direct au travail de Bonnard, ses gestes, ses couleurs. Mais Martin Provost, cinéaste des femmes, projette ses regards les plus sensibles sur Marthe, lui rendant une existence de chair faite d’une riche palette de teintes émotionnelles. Une peinture lumineuse.

Cyrille Sciama est Directeur Général du Musée des Impressionnismes à Giverny. Commissaire de l’exposition « Les enfants de l’Impressionnisme », il a publié plusieurs ouvrages et catalogues d’exposition. Il apportera son éclairage sur l’oeuvre de Bonnard, sa vie avec Marthe et son lien avec la Normandie.


11 décembre, 18h30 : “Napoléon, une passion française ?”, conférence par Arthur CHEVALLIER, suivie de la projection de « Napoléon«  de Ridley SCOTT.

La conférence

Napoléon a remporté la dernière des batailles, la plus importante, celle de la postérité. La partie était pourtant loin d’être gagnée. En 1815, il n’est plus que « l’ogre corse », honni et détesté, tenu responsable de la mort de près d’un million de Français. Pourtant, dès le début des années 1820, la tendance s’inverse et une ferveur impériale saisit le pays. Cet engouement, qui a fait de l’ancien empereur le personnage principal du XIXe siècle, ne se démentira plus. C’est sur deux cents ans d’histoire politique, économique et culturelle qu’il faut revenir pour comprendre comment Napoléon est devenu un des personnages les plus populaires, et aussi les plus disputés, de France.

Arthur Chevallier est écrivain et éditeur. Spécialiste de la Révolution française et du Premier Empire, il est nommé en 2020 co-commissaire de l’exposition RMN-Grand Palais dédiée à Napoléon. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur Napoléon, notamment Napoléon sans Bonaparte (Éditions du Cerf, 2018) ; Napoléon et le Bonapartisme (Que sais-je, 2021) ; Le Cahier rouge des femmes de Napoléon (2022). Depuis 2019, il tient une chronique consacrée à l’histoire dans l’hebdomadaire Le Point.


11 janvier, 18h30 : “La famille japonaise de Ozu à Kore-Eda”, conférence par Pascal-Alex VINCENT, suivie de la projection de « Monster«  de Kore-EDA.

La conférence

La sortie du dernier film de Hirokazu Kore-eda, pilier du cinéma japonais contemporain, coincide avec les commémorations de la naissance et de la mort de Yasujiro Ozu, figure tutélaire et parrain du cinéma nippon longtemps considéré sans héritier direct. Si Kore-eda apparaît aujourd’hui comme son descendant, c’est notamment autour du thème de la famille qu’émerge leur parenté cinémtographique. Ozu laissa cette image singulière « d’avoir obstinément sculpté son œuvre, tel un artisan » selon Pascal-Alex Vincent : un canevas invariablement orienté vers la famille, qu’il déclinera « comme un miroir, un reflet de la société japonaise d’après-guerre ». Le thème innerve aussi une grande part des films de Kore-eda : familles dysfonctionnelles, unies, bricolées – de Tel père, tel fils à Monster en passant par Notre Petite Sœur ou Une Affaire de Famille (Palme d’Or 2018), son cinéma explore sous tous les angles les liens familiaux et humains, abordant l’enfance, l’abandon, l’amour, le deuil, l’héritage, la communication…Des sujets portés avec pudeur et poésie par ces deux géants du cinéma qui se répondent par-delà le temps.

Après des études de cinéma, Pascal-Alex Vincent se consacre à la distribution de cinéma japonais au sein de la société Alive. Il réalise ensuite des courts-métrages, sélectionnés et primés dans de nombreux festivals. En 2008, il sort Donne-moi la main, son premier long métrage. Parallèlement à son activité d’enseignement à l’Université Paris III Sorbonne-Nouvelle en études cinématographiques, il continue activement de contribuer à la diffusion et à la valorisation du cinéma japonais, et a notamment coordonné la publication d’un Dictionnaire des cinéastes japonais (2016, Carlotta Films). Il a également réalisé les films documentaires « Satoshi Kon, l’illusionniste » et « Kinuyo Tanaka, une femme dont on parle ». Il prépare un livre sur Yasujiro Ozu à l’occasion des commémorations autour du cinéaste, à paraître en décembre 2023.


12 février : « The Zone of Interest«  de Jonathan Glazer, suivi d’une discussion avec Nicolas PATIN.

La conférence

En adaptant le roman de Martin Amis, Jonathan Glazer pose la question de la compréhension et de la représentation de la banalité du mal. Nicolas Patin évoquera les personnalités, les trajectoires et les missions des officiers nazis chargés des camps d’extermination.

Ancien élève de l’École Normale Supérieure de Lyon, Nicolas Patin est maître de conférences en Histoire à l’Université Bordeaux Montaigne. Spécialiste de l’Allemagne de la première moitié du XXe siècle, il a notamment publié La Catastrophe allemande, 1914-1945 (Fayard, 2014), Krüger, un bourreau ordinaire (Fayard, 2017), et co-dirigé l’ouvrage La Grande Guerre vue d’en face : 1914-1918 (Albin-Michel, 2016).


25 mars, 18h30 : “Jeux Olympiques : le monde selon le CIO”, conférence de Patrick CLASTRES, suivie de la projection des « Sorcières de l’Orient«  de Julien FARAUT.

La conférence

C’est à Paris, le 23 juin 1894, que le premier Congrès international des sportsmen adopte le principe du « rétablissement des jeux olympiques sous une forme moderne » à des fins de paix internationale. L’idée en revient à Pierre de Coubertin, un jeune baron français âgé de 31 ans, qui va, dans la foulée, constituer le premier Comité international des jeux olympiques. Sans statuts jusqu’en 1981, fondé sur le principe de la cooptation, le CIO a survécu à deux guerres mondiales, à la Guerre froide et à la globalisation économique. Qui plus est, depuis 130 ans, il n’a cessé d’exercer son emprise sur les fédérations internationales sportives.

Patrick Clastres, agrégé d’histoire, docteur en histoire contemporaine, est historien du sport et de l’olympisme, professeur à la Faculté des sciences sociales et politiques de l’Université de Lausanne. Ses travaux de recherche portent sur l’histoire et la géopolitique du sport international, plus précisément sur les élites dirigeantes des fédérations internationales sportives et du Comité international olympique (CIO), ainsi que sur la genèse et la diffusion des cultures sportives dans le monde. Il publie deux ouvrages aux Presses universitaires de Rennes au printemps 2024 : Pierre de Coubertin ou la paix par le sport (collection Épures) et Les Jeux olympiques de 1896 à 2024 : une aventure mondiale.


11 avril, 18h30 : “Shakespeare à l’écran”, conférence de Sarah HATCHUEL, suivie de la projection de « Othello«  de Orson WELLES.

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Si Shakespeare continue d’exister pour la majorité du public, c’est surtout de manière fragmentée ou quasi spectrale dans les films, jeux vidéo, dessins animés, séries télévisées… Sarah Hatchuel n’étudie pas seulement les adaptations cinématographiques classiques, mais aussi des fictions audiovisuelles a priori non shakespeariennes en analysant ce que les motifs shakespeariens font aux productions filmiques. Shakespeare n’est plus seulement adapté à l’écran, il s’immisce dans un nombre considérable de productions, là où on ne l’attend pas ou plus. Au-delà de « Shakespeare à l’écran » émerge la notion d’écran shakespearien. L’auteur d’Hamlet reste ainsi pertinent sur le plan culturel et touche de nouveaux publics, que ce soit à travers des adaptations, des citations ou bien des reprises plus ou moins diffuses de son modèle narratif et réflexif.

Sarah Hatchuel est présidente d’honneur de la Société française Shakespeare et professeure en études cinématographiques et audiovisuelles à l’université Paul-Valéry Montpellier 3. Elle écrit sur la présence de l’œuvre de Shakespeare au cinéma et dans la culture populaire, et travaille aussi sur les séries télévisées américaines. Elle vient de publier L’Ecran shakespearien (Rouge Profond, 2023).


2 mai, 18h30 : “Cinémas indiens”, conférence de Amandine d’AZEVEDO, suivie de la projection de « Salaam Bombay !«  de Mira NAIR.

La conférence

Le pluriel est de mise : il existe plusieurs cinémas en Inde, dans toutes les régions, dans toutes les langues et, surtout, des films aux formes multiples. Des grandes fresques romantiques en costumes et à la mise en scène éblouissante comme Devdas à des projets singuliers, ancrés dans le réel, comme le cinéma de Satyajit Ray ou Salaam Bombay !, l’Inde reste le plus gros producteur au monde. 

Cette conférence propose un panorama, esthétique et historique, de quelques aspects de ces cinémas : ses récits enchâssés épris de mythologie, ses archétypes, ses motifs esthétiques, son appétence pour la séquence musicale etc. L’occasion de comprendre les récurrences (le mélodrame familial, la chanson) mais aussi d’envisager les bouleversements plus récents (l’arrivée des super-héros), à l’aide de nombreux extraits.

Amandine D’Azevedo est maîtresse de conférences en cinéma à l’Université Paul Valéry de Montpellier. Auteure d’une thèse sur la résurgence des mythes indiens dans le cinéma populaire hindi, elle travaille sur les cinématographies indiennes contemporaines et a co-fondé le groupe de recherche « Les Cinémas indiens ». Elle a codirigé l’ouvrage In/dépendance des cinémas indiens (2016) et a rédigé un ouvrage pédagogique sur Charulata.


20 juin, 18h30 : Séance de clôture surprise – Film en avant-première.